Voyage en miroirs

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récit imagé stramatakis

Le livre est achevé, près d’une centaine de pages habillent ce récit imagé par une cinquantaine de photographies couleur.

Editrice, éditeur, afin de visualiser et lire ce récit en intégralité je pourrais vous faire parvenir sa version pdf, en confiance.

Interdit, tout était interdit, ne pas bouger, sonner oui, j’observais, écoutais la nuit, éveillé souvent, pris dans mon film.

Ce fil en m’endormant se tissait nuit après nuit de séquences et plans précis. Un vrai film extraordinaire avec un début et une fin.

J’écris aujourd’hui le scénario du film qui a existé, créé et projeté simultanément en moi. Acteur et spectateur unique j’ai souhaité le restituer comme une nouvelle, un récit imagé.

introduction

Tout a débuté le 24 avril 2020, crash au milieu de la nuit à domicile, embolie pulmonaire fulgurante, détresse respiratoire, cœur et reins à la dérive, ambulances à double dont l’une réservée à la docteure qui, arrivée après ma dernière goutte d’air m’a permis de respirer, de vivre. Puis intubé rapidement pour une vingtaine de jours.

C’est l’histoire certainement d’un vrai faux Covid, pas reconnu à l’époque, en ce début de pandémie !

Interdit, tout était interdit, ne pas bouger, sonner oui, j’observais, écoutais la nuit, éveillé souvent, pris dans mon film. Ce fil en m’endormant se tissait nuit après nuit de séquences et plans précis. Un vrai film extraordinaire avec un début et une fin.

Ces urgences vitales occupèrent médecins et personnel soignant durant quatre semaines aux soins intensifs puis continus de cardiologie, suivirent deux semaines de réadaptation avec une mobilité fortement réduite, une chute de quinze kilos sur la balance, réapprendre à marcher, la puissance cardiaque tombée à 25 pour cent, une insuffisance rénale de degré quatre, retour enfin à la maison avec Luisa.

Je n’ai aucun souvenir conscient au temps du coma, mon film a certainement débuté en cette période hallucinatoire, par contre je me souviens très bien de ces longues nuits sans fin aux soins continus, de l’apparition logique pour moi de cette projection, de ma présence en équation, un film qui s’est construit chaque nuit durant des semaines, se nourrissant de mon quotidien, de séquences passées, actuelles, recomposées, de personnes, actions, lieux et mémoires libérées, imbriquées.

Le tout ne semble pas cohérent, peu importe la véracité, il s’est présenté ainsi, une logique temporelle en son déroulement, celui des lieux, des personnes, des décors, des faits décrits.

L’incroyable à mon esprit, mes yeux, est que ces développements durant cette période ne concernaient pas un habituel rêve, sporadique, court ou prolongé qui s’éteint en ouvrant les yeux, oublié souvent au réveil.

Davantage un voyage permanent au long cours parsemé de miroirs intemporels, il s’allumait sitôt couché le soir puis se prolongeait de même lors de mes déplacement nocturnes.

Après l’écriture je souhaitais l’intervention de l’image créatrice en double, non en complément, je contactais un dessinateur de bandes dessinées que j’apprécie, Cosey, afin d’illustrer et juxtaposer sa créativité visuelle à cette nouvelle.

Il m’a convaincu de poursuivre mes recherches personnelles.

Le temps a passé, j’ai perçu le nouveau miroir à poser au côté de ce récit, méandres de son être flottant entre jour et nuit.

En fait intégrer en symbiose aux mots, des photographies que j’avais captées à la nage sur ou sous la surface de la mer de Libye durant des années côté sud-ouest crétois.

Miroirs instantanés qui mixent des instants furtifs de vies, couleurs, mouvements des vagues, fonds séculaires projetés avec éclats ous la surface de l’eau. Miroirs en dialogue, mots, images, troublants à mes yeux, mon esprit.

Cette création me plut immédiatement, deux faisceaux de miroirs fusionnés en un voyage extraordinaire.

lausanne, juin 2022

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